LA LUNE A-T-ELLE AUSSI SES VOLCANS ?
Les télescopes et les procédés photographiques dont on dispose aujourd’hui nous permettent de saisir quelques traits de la constitution de la lune. La surface de notre satellite est parsemée d’un très grand nombre de montagnes ayant presque toutes la forme d’un bourrelet circulaire, au milieu duquel existe une cavité. Le grand astronome français Laplace y voyait des traces évidentes d’éruptions volcaniques. Il ajoutait que la formation de nouvelles taches et les étincelles observées plusieurs fois dans la partie obscure indiquent même des volcans en activité. C’est à eux qu’il attribuait les aérolithes qui viennent de temps en temps se précipiter sur notre globe. De nouvelles recherches ont considérablement modifié ces idées. On croit pouvoir attribuer la vie des étincelles à des illusions d’optique. Les contours des terres lunaires, dessinés avec le plus grand soin par les astronomes et photographiés même, ne paraissent nullement changer, et une théorie des aérolithes différente de celle de Laplace prévaut aujourd’hui. Mais si des éruptions récentes ne peuvent être constatées sur la lune, nous trouvons des preuves nombreuses de l’existence d’une époque où la réaction de l’intérieur de cet astre sur sa croûte superficielle a été extrêmement violente. Quand on compare les reliefs des terrains sur la terre et sur la lune, on est surpris du manque de proportionnalité entre les montagnes ; elles sont relativement beaucoup plus hautes que sur notre planète, et l’on en compte vingt-deux qui dépassent l’altitude du Mont Blanc (4.800 m) ; la montagne appelée Dœfel dépasse 7.603 m de hauteur, 200 m de moins que le pic le plus élevé de l’Himalaya. Cette extension des aspérités paraît en rapport avec la diminution de la pesanteur qu’on trouve, par le calcul, six fois moindre sur la lune que sur la terre. Pour bien voir les cavités, il faut choisir l’instant de l’observation à l’époque du premier ou du dernier quartier. On est aussitôt frappé de l’idée d’une parfaite analogie entre ces formations lunaires et nos formations volcaniques terrestres. Les flancs de la protubérance rejoignent la plaine par une pente modérée, tandis que l’escarpement intérieur est extrêmement abrupt. Dans la partie centrale du fond, on aperçoit le plus souvent des éminences, qui représentent très bien les petits cônes volcaniques. Les cratères sont excessivement nombreux ; on en compte plus de deux mille sur la surface visible de l’astre.